Une planète sur notre planète ou la découverte d’un monde

Une vague d’impatience mêlée d’enthousiasme flotte dans le cœur des passagers du Norröna ; cet immense ferry qui nous a bercé durant deux jours et qui maintenant s’apprête à pénétrer dans le fjord tant attendu de Seydisfjördur. Soudain, malgré le froid glacial, nombre de voyageurs se pressent à la proue du navire. Un vent violent déchire l’air et nous glace le corps sans aucune pitié, pourtant tout le monde reste là admirant l’immense beauté de ce moment si unique. Le bateau fend la brume qui nous entoure en naviguant sur la mer noire et vient s’engouffrer dans le fjord. Des rocs gris qui émergent de l’eau s’élèvent doucement en une masse de terre brune. Puis vient l’herbe verte qui ruisselle de torrents venant de la neige qui culmine au sommet de ces massifs et dégouline sur les flancs des ces immenses montagnes. Notre ferry ne m’est jamais apparu aussi petit. Il est rare de savoir que nous vivons un instant unique au moment précis où il arrive. L'Islande vous offre ce cadeau. Chaque paysage, chaque lumière est une nouvelle rencontre. 

Quelques petites précisions qui vous aideront à vous mettre dans le contexte : superficie de l’île : 103'000 km², densité : 2.9 hab/km², population (dont le 60% vit dans la capitale de Reykjavik) : 304'367 hab. Une seule route fait le tour de l’île (appelée route 1) et une route la traverse en son centre du Nord au Sud. Les autres sont des routes annexes ou de la piste. De nombreuses personnes visitent l’Islande avec une voiture, cependant le prix d’une telle location ne nous était pas accessible et nous avons choisi deux points de chutes principaux d’où nous circulons dans l’île. L’un au nord à Akureyri (deuxième plus grande ville du pays = à peine plus grand qu’Echallens) tant dit que l’autre sera Reykjavik.

Seydisfjördur est le nom du minuscule village qui baigne dans le fond du fjord par lequel nous sommes arrivées (où la température ne dépassait pas les 6 degrés). De là nous avons pris deux bus pour Akureyri. Le trajet de 4 heures ne paraît pas très long tant le paysage est envoutant.

Seydisfjördur

Samedi 9 juillet – Baleines ?

C’est à Husavik que nous avons embarqué pour une sortie en mer de 3 petites heures (2 jours de ferry ne nous avait pas suffi) dans le but d’observer des baleines. La chance nous a souri puisque nous avons vu deux baleines à bosse (16-18 mètres) et une grande baleine bleue (un peu moins de 40 mètres).

Dimanche 10 juillet  - le soleil brille, aucun nuage dans le ciel

Askja est le nom du volcan que nous avons rencontré ce dimanche. C’est à bord du 4x4 d’Harry (notre guide pour la journée), une touriste américaine et son fils, et un sympathique couple israélien (lui médecin à Bâle pendant 10 ans; que le monde est petit) que nous sommes parties à l’aventure aux aurores. Au programme : traversées de désert de lave, petite balade dans le lit d’une rivière et randonnée sur le volcan – petite journée de 14 heures. Harry est un islandais natif d’Akureyri. Il connaît extrêmement bien son pays et ses habitants et a ainsi pu nous fournir plein de détails sur la faune, la flore, les éruptions volcaniques (qui sont sensiblement à l'ordre du jour en ce moment, youpi), l’histoire du pays, le système économique, le peuple islandais et même sur la cuisine. 

Queen Montain

Le panneau qui peut réellement vous sauver

Sur Askja, la beauté des paysages est à part de tout ce que nous avions vu jusque là ; une immensité d'espace qui vous met à terre par son éclat. 

Nous aurions pu nous baigner dans le lac laiteux d’Askja, mais la température à la sortie de la baignade et la très forte odeur d’œuf pourri due au souffre nous ont relativement découragé (et aussi peut-être l’absence de maillot de bain).

Pour la petite histoire, les volcanologues estiment que dans les 10 années à venir Askja entrera à nouveau en éruption. Ça vous laisse un peu de temps pour vous y rendre, mais ne tarder pas trop quant même.

Mardi 12 juillet – la température monte et le soleil brille toujours

Depuis dimanche on flirt avec les 15 degrés et ça fait vraiment du bien. Cette journée nous avons embarqué à bord d’un bus pour suivre l’itinéraire nommé : Jewels of the North.  Première halte à Godafoss.  L’histoire raconte qu’en l’an 1000, « le diseur de loi » Althing (le parlement) fit accepter à ses compatriotes la religion chrétienne. Il précipita ensuite les effigies des dieux nordiques (godars) devenus païens dans cette cascade… d’où son nom.

Puis nous avons pris la direction du lac Myvatn où nous sommes allées nous balader sur des cratères en bordure du Lac.

Le  volcan Krafla nous a ensuite offert son beau « lac » bleu

En début d’après-midi, nous avons eu le privilège d’assister à un phénomène assez courant en Islande, mais totalement nouveau pour nous. L’apparition et la disparition cyclique d’un arc-en-ciel dans les chutes de Detifoss, les plus grandes d’Europe. Le soleil brille ; l’arc-en-ciel apparaît dans la vapeur d’eau dégagée par la chute, un nuage passe et il disparaît ; et ainsi de suite de minute en minute.

En fin d’après-midi, direction le parc national de Jökulsarglijúfur où se trouvent d’imposantes masses de roches à la structure totalement biscornue qui se tordent dans le ciel.

Voilà, on vous laisse à mi-chemin sur le parcours de notre première semaine et on vous racontera notre passage du cercle polaire arctique et sa lumière hors normes au prochain post.

Gros bisous, 

On pense bien à vous.